La grande traversée

Et voila, j'y suis, sur cette île incroyable, cette île à la fois austère et magnétique, cette île qui va être ma maison pour un an!
Mais commençons par le début: le voyage en bateau. Quelle drôle d'impression que de se retrouver sur un bateau pendant 5 jours. Tout ça pour faire 2800 bornes, alors qu'un petit vol en avion ne durerait que quelques heures. On se sent comme un explorateur de mers inconnues, sorti d'un bouquin d'histoire ou mieux d'un récit de pirate! Sur les traces de mon ancêtre, peut-être, me voila donc embarquée sur ce monstre mythique qu'est le Marion Dufresne. Un bateau qui fait à la fois de la logistique avec des grues et un hélico, du transport de passagers et de touristes et des campagnes océanographiques dans toutes les mers du globe. Un bateau qui porte le nom du découvreur de Crozet: Marc-Joseph Marion du Fresne dit Marion Dufresne!
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Le MD au Port, sur le point de charger la "portière", un radeau utile pour les opérations de ravitaillement sur les îles Australes

Après les adieux de rigueur sur le quai, les secouages de mains, les "à demain" de mon neveu, le bateau sort doucement du port pour affronter l'océan indien d'abord chaud et calme. Au 3ème jour, la mer s'agite gentiment et la houle atteint 5 à 7m. Le bateau tangue, le roulis nous trimbale un coup d'un coté, un coup de l'autre. Mais le corps s'habitue, s'adapte incroyablement bien et finalement je ne sens plus la dance permanente mais seulement les mouvements amples et violents.


Et c'est finalement en fin de matinée le 5ème jour que Crozet se dévoile derrière le brouillard... J'ai alors l'impression d'être au bout du monde, d'atteindre une terre promise, une terre presque vierge, inconnue. Le paysage me sidère, je suis heureuse, perdue, sans voix. J'y suis! On dirait une vision, une photo qui devient réelle, qu'on peut toucher, écouter, respirer. Et c'est bien plus beau en vrai!!

La base Alfred Faure qui domine la baie du marin (dite BDM)

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